Felix Macherez, Autoportrait 33

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André Gide, Feuillets 1923

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À la fois drôle et profond, Autoportrait 33 est un court récit de Felix Macherez écrit en réponse à un texte d’André Gide, extrait de ses Feuillets (1923).

 

Felix Macherez, à travers la figure d’un intellectuel dandy, évanescent, coincé entre le spleen et l’indifférence, pose une question fondamentale : que faire de nos propres contradictions ? Que faire de « l’oscillation entre deux contraires dans une même chose » (Macherez), de « la cohabitation [en soi] des extrêmes » (Gide) ? 

L’un comme l’autre en sont devenus des écrivains : celui de l’action et du choix pour l’un et de l’inaction pour l’autre. Le personnage de Felix Macherez flotte dans le monde comme un sac plastique dans l’océan : il n’a rien à faire là. Toujours en décalage, oscillant, inconstant, à l’écoute de ses désirs les plus bizarroïdes, il confie au lecteur ce qu’il y a de secret dans son âme et nous engage sans doute à faire de même. Le procédé moderniste du flux de conscience nous emmène dans d’invraisemblables truchements, du sexe à l’art abstrait en passant par le regard des autres. 

 

Sur son épaule, le chuchottement d’André Gide rappelle à lui l’éducation puritaine, la morale communément admise,  et l’importance d’aller à leur encontre. Pour le plaisir d’une part, et pour la liberté d’autre part. Quitte à être esclave, autant l’être de ses passions plutôt que du discours des autres. Certains diront qu’il s’est agi, pour Gide, d’une excuse à des comportements communément non-admis. Mais en face, le reflet de l’oisif nous rappelle que l’action est toujours préférable.